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Revenus des startups : combien gagnent-elles en moyenne ?

1 800 euros net : ce n’est pas le montant d’un loyer parisien, mais bien le salaire mensuel moyen d’un fondateur de startup français en phase d’amorçage. Loin des clichés dorés du succès fulgurant, la réalité financière du monde des jeunes pousses reste souvent marquée par la sobriété, voire le sacrifice. En France, le salaire moyen des fondateurs de startups en phase d’amorçage oscille entre 1 800 et 2 500 euros nets par mois, bien en deçà des standards des grandes entreprises. Selon une enquête de France Digitale, près de 40 % des créateurs ne se versent aucune rémunération la première année. Pourtant, certains dirigeants de jeunes pousses ayant levé plusieurs millions peuvent atteindre des rémunérations supérieures à 7 000 euros mensuels.Les écarts de revenus restent marqués selon le secteur, le cycle de financement ou la politique des investisseurs. Des dispositifs d’intéressement en actions viennent parfois compenser une paie initialement basse.

Combien gagnent les fondateurs de start-up en France ? Chiffres clés et réalités du terrain

Les revenus des startups en France ne surfent pas sur la même vague que dans la Silicon Valley. D’après les derniers chiffres de France Digitale, la plupart des fondateurs de startups en amorçage touchent un salaire brut situé entre 1 800 et 2 500 euros mensuels, loin des packages généreux que proposent les géants américains. Ce décalage frappe surtout au démarrage : près de 40 % des créateurs préfèrent s’abstenir de tout salaire pendant la première année, histoire de préserver au maximum la trésorerie.

Le salaire des fondateurs affiche de vraies variations selon plusieurs critères : maturité de l’entreprise, succès des levées de fonds, secteur ciblé. Plus la start-up prend du volume, plus la rémunération monte, parfois de façon très nette après une levée significative.

Quelques constats éclairent les disparités sur le terrain :

  • Parmi les dirigeants qui ont levé plusieurs millions, certains atteignent (ou dépassent) le seuil des 7 000 euros bruts par mois, mais ils restent peu nombreux.
  • L’immense majorité privilégie le cash pour le développement plutôt que pour les fiches de paie : le mot d’ordre demeure la prudence.

Écart entre femmes et hommes

Les différences de rémunération entre femmes et hommes dans les startups n’ont pas totalement disparu. Même si la French Tech commence à bouger les lignes, les écarts persistent. Les dispositifs d’intéressement en actions (BSPCE) jouent parfois les rééquilibrages. Ces bons de souscription transforment, lors d’une revente de parts, une situation salariale modeste en véritable gain financier.

Petit panorama chiffré pour resituer le débat :

  • Moyenne des salaires bruts en phase seed : de 1 800 à 2 500 euros
  • Environ 40 % des fondateurs ne se versent rien au début
  • Après levée de plusieurs millions d’euros : jusqu’à 7 000 euros bruts mensuels

Quels critères influencent la rémunération des entrepreneurs : taille, secteur, stade de développement

Le montant du salaire des fondateurs ne tombe jamais du ciel. Plusieurs paramètres se mêlent. D’abord la taille de la start-up : difficile de s’aligner sur les mêmes standards quand on est trois avec un MVP ou cinquante après plusieurs tours de table. Le secteur d’activité entre aussi en compte. Une structure en deeptech, qui investit massivement dans la recherche et développement, va serrer les dents sur le plan salarial, une plateforme de services ajuste différemment. Le tempo d’innovation, l’ambition de croissance et l’état du compte bancaire dictent souvent la réalité des bulletins de paie.

Le stade de développement a aussi son mot à dire. Au lancement, la priorité est de rester à flot et d’engranger quelques clients, quitte à accepter des revenus franchement bas. Dès que le chiffre d’affaires décolle ou qu’une levée de fonds vient muscler la structure, l’enveloppe salariale peut évoluer. Les investisseurs gardent d’ailleurs un œil attentif, toujours à la recherche du point d’équilibre entre motivation des dirigeants et sécurité financière.

Voici les principaux facteurs pris en compte :

  • L’ancienneté de la start-up fait évoluer le curseur
  • L’état de la trésorerie impose des limites concrètes
  • Le statut fiscal (jeune entreprise innovante, JEI) peut parfois offrir un léger coup de pouce

Malgré des habitudes qui changent lentement, beaucoup de fondateurs optent pour des revenus raisonnés aujourd’hui, misant sur le potentiel à venir de leur projet.

Femme fondatrice regardant ses chiffres dans son bureau

Conseils pratiques pour fixer son salaire et ressources pour aller plus loin

Arrêter le montant de sa rémunération de fondateur de startup ressemble à une opération d’équilibriste. Il faut composer avec la santé financière de l’entreprise, les besoins personnels des associés et la dynamique de valorisation. Un salaire jugé raisonnable, validé en conseil d’administration ou face aux investisseurs, reflète toujours ce subtil compromis.

En fixant leur salaire brut, les créateurs doivent intégrer contraintes sociales, cotisations et incidences fiscales. Dès les premiers recrutements, la protection sociale entre aussi dans l’équation. Entre versement classique et attribution de BSPCE, le choix pèse sur l’attractivité du projet mais aussi sur la fiscalité : les sommes versées relèvent de l’impôt sur le revenu, là où des dividendes seront taxés au prélèvement forfaitaire unique.

Pour guider les fondateurs à chaque étape, certains réflexes sont à adopter :

  • Prévoir la trajectoire de trésorerie sur les 12-18 mois à venir
  • Faire valider son salaire par les investisseurs, surtout à l’amorçage
  • Tirer parti des simulateurs publics, dispositifs d’aides et réseaux d’accompagnement pour ajuster ses décisions

Ressources pour aller plus loin

Quelques outils pratiques et services institutionnels permettent d’éclairer les dirigeants de startups : simulateurs de salaires dirigeant, détail de la fiscalité, régimes sociaux associés. Ils offrent une vision très concrète des choix qui s’imposent, au plus près de la réalité du terrain.

Du premier virement modeste jusqu’à la rémunération confortable déclenchée par une levée de fonds, chaque fondateur compose avec les aléas, les arbitrages quotidiens et surtout cette certitude : dans le monde des startups, chaque euro distribué aujourd’hui se négocie souvent au prix de l’avenir.